L’école africaine n’est pas construite autour de la compétence alors que c’est la capacité fondamentale qui confère un savoir faire univoque, aussi déterminant qu’encourageant à l’apprenant. Dans le système éducatif africain, l’on pense généralement qu’acquérir une compétence ou être capable de modifier les choses par le savoir de l’école, ne peut venir qu’après la fin d’un cycle rectificatif de niveau avancé. Encore moins au BEPC, on pense qu’après le Baccalauréat, le BTS, la Licence, la Maîtrise, l’Ingéniorat ou le Doctorat, le nanti sera donc « CAPABLE DE… ». La conception est grave à plusieurs égards.

1. La projection lointaine de la COMPÉTENCE VOIRE DE LA QUALIFICATION décourage, démotive l’apprenant et sa famille qui ne trouve pas d’application dans les institutions scolaires.
2. Cette projection ne permet pas de mettre en place un système d’évaluation certificative directe et conduit l’enseignement dans une philosophie aussi théorique qu’abstraite.
3. Le pire est qu’on retrouve les étudiants au niveau où l’on attendait d’eux, une compétence alors qu’ils n’en n’ont aucune.

Le travail de l’enseignant dans le système reformé est de développer une nouvelle façon de structurer et d’organiser la leçon de chaque jour afin de permettre à l’apprenant de faire corps avec la matière : ceci ne peut se faire que quand l’élève participe à la construction de l’activité. Un cours dont l’objectif n’est pas centré sur l’acquisition d’une compétence concrète est un cours dénué de son essence. Chaque semaine, chaque jour, à la fin de chaque cours, l’apprenant doit dire « je suis capable de… » : C’est la devise de l’enseignement par les compétences basé sur la pédagogie du projet. Ces regroupements de compétences justement élaborées et évaluées conduisent l’étudiant vers une qualification solide.