La pédagogie du projet

En Europe, la Pédagogie du projet est développée depuis plusieurs années dans l’enseignement technique de qualification mais également dans certaines options de l’enseignement technique de transition. Depuis quelques années, elle fait ses preuves également dans les hautes écoles et dans les universités. Dans plusieurs pays, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique recommande la Pédagogie du projet. La notion même de faire fonctionner des l’élèves par le développement des projets existe depuis bien longtemps dans le système éducatifs européen même les écoles primaires. C’est la « recherche » ramenée à la base de l’instruction. Dans l’enseignement en général, la Pédagogie du projet est un outil de développement de la pensée et d’éclosion des capacités personnelles de l’apprenant.

Dans une formation visant une qualification ou une professionnalisation, la Pédagogie du projet se présente comme la seule alternative incontournable. Applicable également dans l’enseignement général sous une autre forme, la Pédagogie du projet donne vie à l’enseignement parce qu’elle constitue le ciment entre la théorie et la pratique. Elle ramène l’abstrait au concret et pour l’apprenant, l’intérêt est considérable. Si l’investissement demandé à l’enseignant est sans cesse grandissant dans la Pédagogie dynamique, il l’est encore plus dans la méthode d’enseignement par les projets. Cependant, les politiques qui optent pour cette pédagogie jettent véritablement une base inébranlable pour leur développement industriel. Le projet est une finalité.

Conduire les élèves à faire un choix de projet et les guider jusqu’à la réalisation concrète de ce qui était encore imaginaire dans leur pensée, est un cheminement qui ramène l’apprenant à prendre une réelle confiance en soi, source de motivation fondamentale. Cette méthode d’enseignement ramène l’étudiant dans une affirmation telle que « je suis capable de… ». Dans cette capacité, se cache une zone partielle de la compréhension à la quelle se limitait l’enseignement classique africain.

Quelles sont les techniques de la Pédagogie du Projet ?

La pédagogie dynamique

Le niveau de compréhension et l’intérêt que l’apprenant porte à la matière, sont fondamentalement liés à la manière dont la leçon a été donnée, les conditions et les circonstances dans lesquelles les deux facteurs « apprenant » et « compétence » ont été réunis. Beaucoup de jeunes détestent une discipline parce que l’approche basique qui en a été faite, s’est écartée d’une part de la pratique et de l’intérêt de la matière et d’autre part ne s’est pas faite dans un concept pédagogique approprié.

La notion de compétence inclus l’essence de maîtriser un sujet donné afin d’en faire un libre usage dans toutes les facettes de la discipline.

Définie comme telle, une compétence ne serait acquise théoriquement.

La pédagogie dynamique est une variante de la pédagogie du projet. Elle s’applique dans l’enseignement général et dans les cours généraux dans l’enseignement de transition et de qualification. Le terme « dynamique » est choisi ici en opposition au terme « statique » qui est caractéristique du mode d’enseignement qui a prévalu en Afrique jusqu’à ce jour.

Les programmes scolaires

La plupart des pays africains fonctionnent encore avec un système d’enseignement éducatif sans programme. Les quelques programmes qui existent dans certains pays sont aussi incomplets que dépassés, relevant des programmes de la métropole. Des cours préparatoires jusqu’à l’université, j’ai remarqué dans plusieurs ministères et directions d’enseignement, l’absence totale de programme d’enseignement. Les enseignants sont obligés de se baser sur la matière dispensée par le prédécesseur à condition qu’ils se soient mis en rapport. Certains enseignants n’hésitent pas à sortir les vieux cahiers pour suivre le programme qu’eux mêmes avaient suivi pendant leur formation scolaire. De ce fait, les programmes scolaires sont ramenés à « des anciens cahiers ». Les pays francophones d’Afrique essayent de suivre le système français à tout égard, lui-même en constante recherche et mutation, déchiré entre les multiples mouvements des professeurs, des élèves, des grèves sociales et des reformes. Par ailleurs la France vient d’engager un vaste programme de reforme de son système d’éducation aboutissant à une nouvelle organisation du baccalauréat en 2012. Plusieurs options de reformes sont testées dans des écoles françaises depuis plusieurs années déjà. Les pays francophones d’Afrique ignorent les motifs, les paramètres ainsi que les besoins qui poussent les politiques d’éducation françaises à adopter ces orientations. Ils ignorent également les préparations qui ont précédé ces modifications, ces reformes et ces réadaptations. Ils attendent de voir le nouveau système français pour « l’appliquer ». Les pays anglophones quand à eux, suivent un système scolaire typiquement britannique sans pouvoir mettre en place une structure réellement comparable. Cette aliénation instructive, cette dépendance éducative entre deux continents radicalement séparés, de niveau de développement, de conception, de besoin et d’orientation purement différent ne renforce que l’état de sous développement de l’Afrique. Comment élaborer un programme d’instruction en phase avec le temps et les besoins locaux ?

L’école des compétences

Au cours d’une explication ou d’une leçon, le mental de l’apprenant se met en activité dans le but de s’approprier l’explication, c’est-à-dire de la comprendre : c’est la compétence ou encore la connaissance d’un fait ou de quelque chose.


Le travail de l’enseignant dans le système reformé est de développer une nouvelle façon de structurer et d’organiser la leçon afin de permettre à l’apprenant de faire corps avec la matière : ceci ne peut se faire que quand l’élève participe à la construction de l’activité. Un cours dont l’objectif n’est pas centré sur une l’acquisition d’une compétence concrète est un cours dénué de son essence…

Le nouveau paysage éducatif

Le paysage éducatif africain doit être élaboré dans l’optique de permettre aux africaines et africains de concilier leur vie professionnelle avec une vie familiale et une vis scolaire. L’instruction doit aller vers l’apprenant afin de faciliter l’accessibilité. Le faible taux de scolarisation en Afrique n’est pas un problème de sous développement mais un problème d’absence d’organisation. Dans une utilisation rationnelle des infrastructures, de la main d’œuvre locale, greffée avec une politique de développement du capital humain, tous les pays africains peuvent mettre en place un système qui augmente considérablement le taux de scolarisation nationale réduisant ainsi l’analphabétisme et l’illettrisme. Le système doit prendre en compte cinq autres facteurs :

  1. La Formation des enseignants et des formateurs : les universitaires africains ne créent pas et n’inventent pas parce que les enseignants n’ont pas crée devant eux. Ces enseignants eux-mêmes n’étaient que des étudiants d’hier devant lesquels il n’y a eu aucun projet de création depuis la maternelle. Afin de permettre aux étudiants de demain de créer, il est indispensable de mettre en place un système de formation spécifique aux enseignants et formateurs
  2.  Formation des cadres : permettre les études supérieures de qualité sur le plan national, et continental. Mettre en place des structures et moyens permettant aux cadres de poursuivre leur formation continue.
  3.  Formation de techniciens supérieurs : permettre aux désireux qui se situent à mi-chemin entre le manuel et le cadre, de suivre une formation appropriée leur permettant d’être rapidement opérationnel sur le marché de l’emploi mais également de pouvoir se convertir en cadre supérieur au besoin.
  4.  Formation d’ouvriers qualifiés : permettre à la partie de la population intéressée par le métier manuel, de faire des études de spécialisation tout en restant polyvalent.
  5.  Formation générale et technique en alternance: quel que soit le niveau, l’appareil éducatif national doit organiser des cours en alternance, permettant à tout citoyen ayant quitté le cursus scolaire à un moment donné, de reprendre ses études et de bénéficier d’une formation en adéquation avec le programme scolaire du jour.


L’école pour tous

L’organisation de l’instruction est le propre des l’Etats mais le développement du continent noir, la réduction de la misère, de la pauvreté, la lutte contre les fléaux et les pandémies passent par la mise au point d’un plan pragmatique en matière scolaire. La situation africaine interpelle toutes les consciences et ce vaste plan de recadrage de l’africain et du continent noir, doit engager intégralement la diaspora africain où qu’elle soit et qui a su mesurer la valeur de l’école. Beaucoup d’ONG et d’institutions extracontinentales opèrent dans l’éducation africaine mais l’impact que l’action de la diaspora aura sur l’instruction en Afrique est particulier. C’est le moment pour que tous les africains de la diaspora s’inscrivent dans un projet unique et continental : « Les Africains du Nord pour une Instruction du Sud ». L’objectif est de taille: l’éducation pour tous et l’éducation de qualité pour tous. Il s’agit de montrer l’importance de l’école dans l’accomplissement de l’être et d’assister aussi peu soit il, l’élève africain à s’inscrire dans le concept d’une école nouvelle, celle qui forme, qui édifie, qui crée et qui donne de l’espoir ; l’école active, dynamique et de projet. L’action vise à établir un parrainage entre un africain du Nord et un élève du Sud.