De nos jours, un pays qui se fait construire ses infrastructures est voué à la servitude et compromet fortement son développement.

José V.K. AFANOU

Depuis des années, la problématique du Développement du continent africain a été au centre de plusieurs discussions et conférences. Si l’on reconnaît que l’absence du développement du Continent Noir entraîne tous les fléaux : malnutrition, immigration, piraterie, pandémie etc…, il y a lieu de se demander comment passer du sous développement au développement ?

Il est évident de constater qu’il n’existe pas de pays développé qui ne soit industrialisé. Il n’existe pas non plus de pays industrialisé que ne soit développé. De ces deux assertions, il découle aisément que pour développer l’Afrique, il faut donc l’industrialiser. Mais l’industrialisation est basée sur la Technologie et la technologie est le produit des ÉCOLES.

En résumé, le développement prend sa racine dans l’école ; mais comment configurer l’école africaine afin qu’elle soit l’officine de la Technologie ?

L’Afrique a hérité d’une école coloniale basée exclusivement sur la pédagogie de compréhension. L’école africaine fut un outil colonial comme les routes et les chemins de fer permettaient de convoyer les matières premières vers les ports et aéroports. 50 ans après les indépendances, l’école africaine est toujours restée dans la philosophie coloniale. Il est donc indispensable de Réformer le Système Éducatif africain pour orienter l’enseignement vers les besoins de l’Afrique en utilisant les spécificités du Continent.

Le système d’enseignement développé en Afrique est loin de la philosophie et de l’essence même du sujet si l’on considère l’enseignement comme étant un cheminement vers une parfaite connaissance de tout ce que les hommes peuvent savoir. Cette connaissance ne pouvant aller que de proche en proche, partant des problèmes basiques de notre vie de tous les jours. Comment pouvons-nous estimer apprendre ce qui se passe ailleurs si nous n’arrivons pas à dompter la nature afin de solutionner les multiples difficultés qui se posent à nous quotidiennement.

Après l’indépendance, l’Afrique doit définir une existence, une présence non seulement physique mais expressive, constructive et inventive. L’Afrique doit construire son développement sur la confiance et l’affirmation des africains. L’ignorance est le mal qui gangrène et tue l’Afrique. Seule l’école est le lieu où s’apprend cette conjonction de confiance et affirmation, nécessaire pour un vrai développement du continent noir. L’école, pas telle qu’elle est aujourd’hui mais une école nouvelle, dotée de structures et de pédagogies idoines permettant à l’esprit de rechercher des solutions à ses difficultés quotidiennes. Voilà qui ouvre le chemin à un réel développement humain et global, un moteur d’autodétermination, de mutation et de création de petites et moyennes entreprises où l’on crée et innove dans l’épanouissement sur la terre noire, loin des embarcations de fortune navigant dans un désespoir suicidaire vers des lieux sans cesse repoussants.

L’école est une étape de la vie tout comme la marche et la parole. A l’image de ces deux valeurs purement physiques, qui viennent dans une vie et la déterminent tout le long, l’éducation scolaire est l’habillement de l’esprit. Sa carence crée un déséquilibre, un handicap anachronique que rien ne saurait palier. Tout est dans l’éducation et il n’y a rien sans elle. L’école forme la personne et lui permet de se connaître, de se découvrir, de se connecter sur l’univers et d’évaluer ses capacités. Elle lui permet de se définir par rapport à la société ; une SOCIÉTÉ si elle est constituée d’instruits. L’école ouvre la voie de l’épanouissement, de la découverte de l’autre et des règles qui fondent une société. L’école construit l’esprit inhérent au corps qui grandit dans un respect de sois et des autres. L’éducation est le domaine de définition d’une personne. Elle seule évite l’état précambrien. L’école forme la Nation. L’école est la prémisse du développement.

 

 

COMMENT DÉVELOPPER L’AFRIQUE?

 

L’Afrique n’a pas participé à la révolution industrielle du 18ieme siècle ; comment créer un développement industriel, économique et social sur le continent ?

La conception et la fabrication sont la base du développement. Afin de permettre aux étudiants de demain de créer des structures industrielles dont le continent a besoin, afin de leur permettre de concevoir et d’innover les outils technologiques qui transposent une société de la phase artisanale à un monde industriel, les enseignants et formateurs, doivent pouvoir fabriquer devant les élèves, les collégiens, les lycéens et les universitaires. Mais comment peut-on demander aux enseignants de fabriquer alors qu’ils n’étaient que des étudiants d’hier devant lesquels il n’y a pas eu ni fabrication, ni conception ? Le développement de l’Afrique se ramène à une seule possibilité en trois phases :

 

– Phase 1 : LA FORMATION DES FORMATEURS

PROGRAMME DE FORMATIONS DES CADRES ET DES FORMATEURS – CONFÉRENCES :

L’école au service du développement en Afrique (conférence).

o Public cible :

  • Directeurs d’éducation
  • Inspecteurs et Conseillers pédagogiques
  • Étudiants en fin de cycles universitaires.

o Nombre de participants :

  • 30 participants par conférence.

o Durée :

  • Une journée.

La technique d’élaboration des programmes scolaires adaptés aux besoins africains.

o Public cible :

  • Directeurs de l’éducation
  • Inspecteurs et Conseillers pédagogiques

o Durée :

  • Deux journées

Le développement de la pédagogie de projets et de la pédagogie dynamique.

o Public cible :

  • Chargés de cours dans les universités et hautes écoles (conférence)
  • Durée :

o Une journée

  • Nombre de participants :

o 30 participants par conférence.

  • Professeurs de lycées
  • Professeurs des collèges
  • Maîtres des Écoles
  • Nombre de participants :

o 30 participants par formation

  • Durée :

o 2 journées par formation

La planification de l’industrie africaine pour une croissance, un développement rationnel et sécuritaire.

o Public cible :

  • Chefs d’entreprises et directeurs de sociétés
  • Chefs services
  • Chefs de sections
  • Ingénieurs et chargés de projets
  • Chefs d’équipes
  • Chefs d’ateliers
  • Chefs de production

o Durée :

  • Deux journées

o Nombre de participants :

  • 30 participants par formation

La norme et le développement industriel en Afrique.

o Public cible :

  • Chefs d’entreprises et directeurs de sociétés
  • Chefs services
  • Chefs de sections
  • Ingénieurs et chargés de projets
  • Étudiants en fin de cycle d’ingéniorats

La Création et la Recherche (conférence)

o Public cible :

  • Les étudiants (universités ou hautes écoles)
  • Les lycéens,
  • Les collégiens

o Durée :

  • Une journée

o Nombre de participants :

  • 100 par conférence

La conversion professionnelle et la dynamique de la recherche de l’emploi.

o Public cible :

  • Travailleurs actifs
  • Demandeurs d’emploi
  • Étudiants en fin de cycle. (Conférence d’une journée)

o Durée :

  • Deux jours

o Nombre de participants :

  • 30 par formation

La gestion de la production et la technique d’augmentation du rendement de l’entreprise.

o Public cible :

  • Chefs d’entreprises et directeurs de sociétés (conférence d’une journée)
  • Chefs de services
  • Chefs de sections
  • Ingénieurs et chargés de projets
  • Chefs d’atelier
  • Chefs d’équipes
  • Chefs de production
  • Travailleurs

o Durée :

  • 3 demi-journées

o Nombre de participants :

  • 30 par formation

– Phase 2 : LE DÉVELOPPEMENT DE LA PÉDAGOGIE DU PROJET ET DE LA PÉDAGOGIE DYNAMIQUE

DEUX NOUVELLES PÉDAGOGIES POUR UNE ÉCOLE QUI CRÉE DE L’EMPLOI ET QUI DÉVELOPPE

1°/ LA PÉDAGOGIE DU PROJET :

Conduire les élèves à faire un choix de projet et les guider jusqu’à la réalisation concrète de ce qui était encore imaginaire dans leur pensée, est un cheminement qui ramène l’apprenant à prendre une réelle confiance en soi, source de motivation fondamentale. Cette méthode d’enseignement ramène l’étudiant dans une affirmation telle que « je suis capable de… ». Dans cette capacité, se cache une zone partielle de la compréhension à la quelle se limitait l’enseignement classique africain.

2°/ LA PÉDAGOGIE DYNAMIQUE :

Le niveau de compréhension et l’intérêt que l’apprenant porte à la matière, sont fondamentalement liés à la manière dont la leçon a été donnée, les conditions et les circonstances dans lesquelles les deux facteurs « apprenant » et « compétence » ont été réunis. Beaucoup de jeunes détestent une discipline parce que l’approche basique qui en a été faite, s’est écartée d’une part de la pratique et de l’intérêt de la matière et d’autre part ne s’est pas faite dans un concept pédagogique approprié.

La notion de compétence inclus l’essence de maîtriser un sujet donné afin d’en faire un libre usage dans toutes les facettes de la discipline.

La pédagogie dynamique est une variante de la pédagogie du projet. Elle s’applique dans l’enseignement général et dans les cours généraux dans l’enseignement de transition et de qualification. Le terme « dynamique » est choisi ici en opposition au terme « statique » qui est caractéristique du mode d’enseignement qui a prévalu en Afrique jusqu’à ce jour.

– Phase 3 : LA REDÉFINITION DE LA NOTION DE L’INSTRUCTION.

LA REDÉFINITION DE LA NOTION DE L’INSTRUCTION.

Avant l’école, existait déjà la recherche, celle là même qui nous permet d’exister et de voguer plus facilement dans l’univers. Celle qui permettait de trouver l’orientation facile pour aller à la Mecque quel que soit le point de départ ; celle qui permettait de construire des pyramides et de fabriquer le feu ; celle qui permettait de se vêtir et de tailler des pierres adéquates pour les besoins de la race humaine ; celle qui permettait de construire les lunettes appropriées pour observer les étoiles et de définir la forme de la terre ; celle qui simplifiait l’existence des femmes et des hommes. L’école était et doit être au service de la population. L’école africaine ne l’est pas.

– L’enseignement était orienté vers la découverte de l’inconnu et la simplification de la vie. L’éducation répondait aux besoins de la population. L’enseignement est donc composé de deux parties : l’enseignement propre qui permet à l’apprenant de connaître et de maîtriser son univers quotidien et l’enseignement global qui, lui permet, en accord avec l’autre, de rendre le cosmos plus domptable. Il est à noter que ces deux racines de l’enseignement sont inséparables. Eu égard à ce qui précède, il découle que l’enseignement, la politique éducative et les pédagogies doivent évoluer avec le temps.

L’école africaine doit se redéfinir par rapport à aux besoins des peuples africains en utilisant les ressources géothermiques dont dispose le continent. Une nouvelle redéfinition de la notion de l’instruction conduit la pensée de l’apprenant à orienter la pensée vers la création de ce qui n’existe pas au lieu de se limiter à la compréhension.

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